Mort au concert : c'est pas moi, c'est l'autre…
Mis en examen, le chanteur rejette toute responsabilité. Comme la mairie de Marmande et le régisseur.

Enflammer un public rock n'était, jusqu'à présent, pas un délit. Le chanteur des Kargol's, qui s'est produit samedi au festival stop hypocrisie à marmande (lot et Garonne), se retrouve pourtant en mis en examen pour homicide involontaire. La scène sur laquelle il a appelé son public à le rejoindre s'est écroulée, entraînant la mort par étouffement d'un des spectateurs. " Ce n'est pas ma faute fait dire le chanteur des kargol's par la voix de ses amis rockers ; L'organisateur n'avait qu'à prévoir une scène un peu plus solide " " ce n'est pas nous qui produisions le spectacle ", se défend la mairie de marmande, qui est à l'origine du festival. " Moi, je n'y suis pour rien, répond de son coté Ludovic Larbodie, de MR Power Production. J'avais confié la régie du spectacle à Gilles Gagnepain, qui s'est occupé de la sécurité. " Lequel régisseur renvoie à la société parisienne Sparte qui était chargé de la sécurité de la manifestation. Gilles Gagnepain avait tout de même tâché en vain, de se procurer ces "crash-barrières " qui protègent le public et la scène d'éventuels débordements. Les seules barrières Vauban et les six ou huit agents employés ce soir là par les soins de la société Sparte n'ont pas résisté longtemps à la vague.

L'Espace Expo de Marmande, où le concert se déroulait en plein air, a vite pris, samedi, des air d'apocalypse avec cris, mouvements de foule et gyrophares. Selon Ludovic Larbodie, une commission de sécurité de la sous-préfecture de marmande avait préalablement vérifié que les lieux pouvaient accueillir un tel public. Et la scène, précise le parquet de la ville, était a priori homologuée. " Mais fut elle grande comme un terrain de football, indique-t-on au commissariat de Marmande, une scène n'est pas faite pour supporter un chahut de cent personnes… " Le procureur Delperier, qui conduit l'enquête, cherche aujourd'hui à savoir si tout le monde et tout le matériel étaient en règle.

Les amis rockers du groupe Kargol's expliquent que ledit groupe avait pour habitude d'appeler les premiers rangs du public à le rejoindre sur scène en fin de concert. Ils s'étonnent dans ce cas précis, de "l'agressivité " du service d'ordre, qui aurait "cogné "sans retenue sur les spectateurs les plus enthousiastes… Depuis ces événements, le régisseur Gilles Gagnepain s'est enquis de savoir si l'aménagement de la scène à l'espace-expo de Marmande était aux normes. " Mais se désole-t-il, il n'existe aucune législation sur le sujet. "

LIBERATION, VENDREDI 10 SEPTEMBRE 1999

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