ETATS DES LIEUX

 

Du 4 septembre 1999

Quatrième édition du festival "STOP HYPOCRISY" organisé par l'association MRP et l'AMAC (service culturel de la mairie de Marmande). Deux groupes entament la soirée.

A 22 heures, le groupe Perpignanais les KARGOL'S commencent leur concert très attendu par le public enthousiaste (7000 personnes).
Celui ci se presse vers la scène, comprimé par les barrières de sécurité. Très vite, les agents de la sécurité bousculent et frappent les spectateurs sans discernement.
Tout au long de leur prestation, les KARGOL'S réagissent en demandant aux agents de sécurité de se calmer.
Il reste encore deux titres à jouer lorsque le public commence à entonner le dernier morceau "old cigarettes". Quand celui ci débute quelques personnes se sont déjà hissées librement sur la scène pour y danser. Cet élan spontané est un usage courant et naturel dans la clôture du spectacle, fréquent dans les concerts rock.

La scène se retrouve envahie par le public molesté par les agents de la sécurité. Le chanteur demande alors à la sécu de les laisser monter sans les frapper dans le but exclusif de protéger son public et d'éviter toutes bagarres éventuelles.
Quelques secondes avant la fin du concert, un élément de la scène s'écroule, provoquant une sorte d'entonnoir entraînant la chute du public présent sur cette partie.

Les gens se sont extirpés sans encombre et indemne. Il sera découvert par la suite le corps inanimé d'un jeune homme non loin du trou provoqué par l'effondrement de la scène. Aujourd'hui les premiers résultats d'autopsie avancent une mort par anoxie (manque d'oxygène dans les poumons). Le chanteur du groupe a été mis en examen pour homicide involontaire. Sorti de sa garde à vue de 36 heures, il en ressortira avec un placement sous contrôle judiciaire. Il a également reçu l'interdiction de se produire sur scène et de participer à tout concert.

Jeudi 9 septembre, le chanteur a fait appel de la décision de contrôle judiciaire. A l'heure actuelle toutes les autres parties n'ont été entendues qu'à titre de témoin.
Aujourd'hui, un comité de soutien se met en place. Tous les témoignages de soutien que vous pourrez nous faire parvenir seront les bienvenus.

A tous ceux pour qui l'injustice est intolérable, nous adressons notre profonde gratitude.



Le chanteur des Kargol's, bouc émissaire

Suite aux articles parus dans le journal "Sud ouest Marmande", nous tenons à utiliser notre droit de réponse sur cette triste affaire.
Nous sommes indignés de constater que l'on accuse le chanteur du groupe et uniquement lui. En effet, comment peut-on affirmer "cet accident qui n'est de la responsabilité ni de l'organisation, ni de la mairie..." !, selon l'article paru le 07/09/1999 dans S.O Marmande intitulé Marmande, le chanteur des Kargol's en garde à vue", nous aurions préféré observer une attitude non affirmée de la part de la mairie de Marmande. En effet, dans cette affaire comme celle-ci seule la justice pourra déterminée quelles sont les personnes dont la responsabilité est engagée.
L'ensemble des articles parus nous donne l'impression que le chanteur est responsable de la mort de cet homme... Veut on nous faire croire que la sécurité du public est du ressort des musiciens ?
Nous savons tous que cela est faux.

Nous n'avons pas l'intention d'attaquer qui que ce soit dans cette affaire, ceci est le rôle de la justice. Nous voulons juste réagir sur les paroles prononcées dans les articles de journaux parus depuis ce terrible accident.
Comment dans l'article intitulé "pas d'amalgame" paru le 07/09/1999 dans Sud Ouest, le premier magistrat de la ville peut il se permettre de dire, alors qu'il y a eu mort d'homme "Je n'ai aucun reproche à faire aux organisateurs...".
Dans une affaire comme celle ci, la décence et la confiance en la justice aurait du l'obliger à plus de réserve.
La justice a mis en examen le chanteur, mais toutes les parties seront forcément entendues à un moment ou à un autre.

Nous espérons que dans le temps, les gens qui seront mis en examen lors de l'enquête auront le droit à autant de publicité que nous. Si cela n'était pas le cas, nous veillerons à ce que l'opinion publique soit au courant de l'évolution de l'affaire.



L'affaire en cours

Aujourd'hui le 2 avril 2001, Yannick est toujours mis en examen pour homicide involontaire, il est sous contrôle judiciaire, ce qui l'interdit de franchir les frontières du pays.
L'enquête étant ouverte depuis le 7 septembre 1999, nous ne pouvons pas avancer de réel changement sinon celui que Yannick a recouvert le droit de se produire sur scène, celui la même qui lui avait été interdit lors de sa sortie de l'entrevue avec Mme le juge du tribunal de grande instance de Marmande (le procès qui découlera sera traité devant le tribunal pénal). En amont de cette entrevue, Yannick aura fait 48 heures de garde à vue.
Il a été mis en examen par la décision du procureur de la république de Marmande Mr Delperié Yannick et le groupe ont des dates hors territoire français qu'ils ne vont pas pouvoir assumer du fait de la décision de justice en cours.

Cependant nous pouvons assurer que ni de l'organisation (MRP et les services culturels de la mairie de Marmande), ni les professionnels qui ont monté la scène (Nitroscènium), ni les services de sécurité assez zélés ce soir là n'ont été inquiétés par la justice.

Ces gens aujourd'hui encore, continuent leurs activités sans aucuns soucis de responsabilisations quelconques...dur ! dur ! pour des professionnels de l'accueil de public !

Pure info juridique : les délais légaux d'une enquête dont le dossier traité devant la cour pénal pour homicide involontaire sont minimum d'1 an voire 3 ans au maximum toléré. La peine encourue va de 300 000 francs à 3 ans de prison.

 

Vous pouvez télécharger les articles en rapport avec l'affaire ici.